Quatre ans après la liquidation des centres Dentexia, plus de 3 000 victimes continuent de chercher justice. Une association se mobilise et dépose une plainte collective pour faire avancer un dossier judiciaire qui semble enlisé, révélant les dessous d’un système low-cost aux pratiques désastreuses.
Un scandale sanitaire sans précédent
En 2016, les centres dentaires Dentexia étaient liquidés, laissant derrière eux un terrible bilan humain et médical. Répartis sur plusieurs villes comme Paris, Colombes, Lyon, Vaulx-en-Velin et Châlon-sur-Saône, ces centres ont provoqué le plus grand scandale sanitaire dentaire français, avec plus de 3 000 victimes estimées et 1 589 plaintes individuelles déposées.
Une enquête au point mort
Malgré les mises en examen initiales de Pascal Steichen, fondateur de Dentexia, et de ses proches en 2018, l’enquête judiciaire semble complètement bloquée. Abdel Aouacheria, vice-président de l’association La Dent Bleue, dénonce le manque de moyens de la justice et la complexité extrême du dossier.
Les infractions présumées sont particulièrement graves : pratique commerciale trompeuse, exercice illégal de la profession de chirurgien-dentiste, violences suivies de mutilation, escroquerie en bande organisée et blanchiment d’argent. Un faisceau d’infractions qui illustre la profondeur du système mis en place par Dentexia.
Une plainte collective pour relancer la procédure
Face à l’inertie judiciaire, l’association La Dent Bleue a décidé de passer à l’action. Une plainte collective a été déposée au tribunal judiciaire de Paris, avec un objectif clair : faire avancer l’enquête, établir les responsabilités et ouvrir la voie à des indemnisations pour les victimes.
Le cas Dentexia révèle des pratiques particulièrement opaques. L’association a mis en lumière l’utilisation de dentistes « prête-noms », le recours à des praticiens étrangers fraîchement diplômés, la création d’une nébuleuse de sociétés commerciales et l’octroi de crédits bancaires abusifs.