En 2023, la sinistralité des chirurgiens-dentistes a connu une augmentation notable, avec un taux de sinistralité qui passe de 5,80 % en 2022 à 6,48 %. Selon la MACSF, cette tendance s’explique principalement par la nature technique des soins prodigués et le reste à charge financier pour les patients.
Une sinistralité en hausse chez les chirurgiens-dentistes
Les données fournies par la MACSF pour l’année 2023 révèlent une hausse des déclarations corporelles des chirurgiens-dentistes assurés, avec un taux de sinistralité passant de 5,80 % à 6,48 %. Ce chiffre est représentatif de l’évolution globale des déclarations dans le secteur médical, mais il met particulièrement en évidence la vulnérabilité des professionnels de la chirurgie dentaire. Henri Chanéac, Directeur du Comité dentaire du Groupe MACSF, explique que cette tendance s’explique en partie par le reste à charge financier qui reste élevé pour certains actes techniques, ce qui peut générer des plaintes ou des demandes d’indemnisation de la part des patients.
En 2023, la MACSF a recensé 2 322 déclarations corporelles pour l’ensemble des professionnels de santé qu’elle assure, incluant chirurgiens-dentistes, sages-femmes, infirmiers, kinésithérapeutes et vétérinaires. Parmi ces professionnels, les chirurgiens-dentistes, en raison de leur statut libéral majoritaire et de la nature technique de leur pratique, sont particulièrement exposés aux contentieux.
Les causes sous-jacentes de cette sinistralité
L’une des raisons avancées pour expliquer cette augmentation est la proportion importante de chirurgiens-dentistes exerçant en libéral. Contrairement à d’autres professionnels de santé dont les actes sont souvent couverts dans un cadre hospitalier, les dentistes libéraux prennent en charge une majorité des soins sans la protection d’un cadre institutionnel, augmentant ainsi leur exposition aux réclamations.
En outre, certains actes techniques, comme les implants ou les soins prothétiques, entraînent des coûts élevés, souvent mal pris en charge par les assurances santé. Les patients se retrouvent parfois face à un reste à charge important, ce qui peut engendrer des frustrations et des demandes d’indemnisation. Comme l’explique Henri Chanéac, « les actes dentaires techniques et coûteux sont fréquemment à l’origine de plaintes, surtout lorsque les résultats escomptés ne sont pas au rendez-vous ou que des complications surviennent. »
La gestion du risque pour les chirurgiens-dentistes
Face à cette augmentation de la sinistralité, il est essentiel pour les chirurgiens-dentistes de prendre des mesures de prévention et de gestion des risques. Cela commence par une bonne communication avec les patients, notamment en ce qui concerne les attentes et les coûts des soins. En effet, une meilleure transparence sur les tarifs et les résultats attendus peut aider à réduire le mécontentement des patients.
La formation continue est également un levier important pour réduire les erreurs techniques et améliorer la qualité des soins. Les dentistes sont régulièrement confrontés à des évolutions technologiques et thérapeutiques, et se tenir informé des dernières avancées permet de diminuer les risques associés aux nouveaux traitements.
Enfin, il est primordial que les chirurgiens-dentistes s’appuient sur une assurance responsabilité civile professionnelle solide pour les accompagner en cas de litige.
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