Depuis plusieurs années, la méthode du mewing a défrayé la chronique, notamment sur les réseaux sociaux comme TikTok. Cette technique, promue pour remodeler la mâchoire à l’aide d’exercices musculaires, a été popularisée par un orthodontiste britannique. Cependant, cette semaine, l’Ordre des dentistes a pris une décision radicale : radier le praticien pour traitements jugés « dangereux » et non fondés scientifiquement.
Qu’est-ce que le mewing ?
Le mewing repose sur une méthode appelée orthotropie, développée par un orthodontiste et son père. Elle consiste à corriger les alignements dentaires et les contours du visage grâce à des exercices de posture de la langue et du visage, ainsi qu’à l’utilisation d’appareils spécifiques. Selon ses promoteurs, ces pratiques permettraient de remodeler la mâchoire sans avoir recours aux appareils dentaires classiques, en particulier chez les enfants.
Le concept a connu un essor fulgurant sur TikTok, avec des millions de vues et de nombreux adeptes parmi les jeunes cherchant à améliorer leur apparence sans traitements orthodontiques traditionnels. Cependant, cette popularité s’est heurtée à une absence totale de validation scientifique, soulevant des interrogations parmi les experts de la santé bucco-dentaire.
Une méthode jugée dangereuse et non fondée
Le Conseil dentaire général (GDC) du Royaume-Uni a récemment décidé de radier l’orthodontiste à l’origine de cette méthode controversée après une série d’audiences pour « mauvaise conduite professionnelle ». Le comité a estimé que les traitements proposés étaient « inappropriés et trompeurs », mettant en danger la santé des patients, notamment des enfants.
Le cas qui a le plus retenu l’attention concerne un jeune patient de six ans, traité avec plusieurs dispositifs orthodontiques destinés à être portés jusqu’à 18 heures par jour. Ce protocole, imposé par l’orthodontiste, a entraîné chez l’enfant des crises épileptiformes, incitant ses parents à interrompre le traitement prématurément après seulement quatre mois. Le coût total de ce traitement était estimé à plus de 15 000 euros, pour une durée initialement prévue de trois ans.
Des allégations trompeuses dénoncées par le comité
Selon le rapport du comité, le praticien a non seulement administré des traitements non indiqués, mais a également fait des promesses exagérées quant aux résultats attendus, tout en minimisant les risques associés. Les parents des jeunes patients ont rapporté avoir été induits en erreur par des affirmations non prouvées, laissant penser que ces techniques alternatives étaient aussi efficaces, voire supérieures, aux traitements orthodontiques classiques.
Le verdict du comité a été sans appel : les traitements pratiqués n’étaient pas dans l’intérêt des patients et étaient potentiellement dangereux. La décision de radier le praticien vise ainsi à protéger le public de pratiques jugées non éthiques et risquées.