Le 1er juillet 2025, plus de 5 000 professionnels de santé libéraux ont manifesté à Paris contre le gel des revalorisations d’honoraires prévues dans leurs conventions. Chirurgiens-dentistes, médecins, pharmaciens et kinésithérapeutes se sont mobilisés devant le ministère de la Santé.
Une manifestation unitaire des soignants libéraux
Le mardi 1er juillet, plusieurs milliers de soignants libéraux se sont rassemblés à Paris, place des Invalides, avant de marcher jusqu’au ministère de la Santé, avenue de Ségur. Sous une chaleur caniculaire, la mobilisation a réuni des kinésithérapeutes, des médecins, des pharmaciens et des chirurgiens-dentistes.
Le collectif #SoignantsTrahis, qui regroupe 13 syndicats de professionnels de santé libéraux, est à l’initiative de ce rassemblement. Les manifestants protestent contre le gel des revalorisations d’honoraires, pourtant prévues par les conventions professionnelles signées avec l’Assurance maladie.
Soignants trahis, nous sommes dans Paris. pic.twitter.com/SVPOER3UPT
— FSPF (@fspfsyndicat) July 1, 2025
Contexte budgétaire tendu autour de l’ONDAM
Le Gouvernement justifie cette décision par l’alerte du comité de suivi de l’ONDAM (Objectif national de dépenses d’Assurance maladie). Selon ce comité, un risque de dépassement budgétaire supérieur à 1,3 milliard d’euros est identifié, principalement imputé au secteur hospitalier.
Face à cette situation, l’exécutif a décidé de retarder certaines mesures de revalorisation des actes libéraux. Les professionnels de santé concernés estiment qu’ils sont pris pour variable d’ajustement budgétaire, alors qu’ils affirment ne pas être responsables de la dérive des dépenses hospitalières.
Inquiétudes pour les professionnels dentaires
La profession dentaire est particulièrement attentive à cette situation. Catherine Mojaïsky, ancienne présidente des Chirurgiens-Dentistes de France (CDF), a exprimé ses inquiétudes face aux médias. Elle s’interroge sur l’avenir des revalorisations dentaires prévues pour 2026 et 2027 dans le cadre de la convention dentaire.
Selon elle, si le Gouvernement reporte les augmentations pour les spécialistes, rien ne garantit que les omnipraticiens ne soient pas concernés à leur tour par un gel similaire.
Un dialogue suspendu
Les manifestants dénoncent une rupture du dialogue avec l’État. Pour eux, ce gel des revalorisations remet en cause les accords signés après de longues négociations. Ils considèrent cette situation comme une remise en cause du modèle de soins libéral, qu’ils estiment déjà fragilisé par les difficultés d’installation et la désertification médicale.
Le mot d’ordre de la manifestation était clair : « Des tarifs décents pour une santé de qualité ». Les manifestants affirment que les dérives budgétaires de l’hôpital ne doivent pas être supportées par les professionnels de santé de ville.
Après un temps d’attente devant le ministère, une délégation a été reçue par le ministre de la Santé. Aucun engagement concret n’a été communiqué à l’issue de cet échange.
Source : CDF











