L’amoxicilline, l’antibiotique le plus prescrit en France, est au cœur d’une mesure inédite visant à garantir un approvisionnement suffisant et à éviter les pénuries qui ont affecté son marché ces derniers temps.
Face à la demande croissante et aux tensions sur le marché de l’amoxicilline, le gouvernement a proposé une augmentation de son prix de 10 % à partir du 1er octobre 2023. Cette hausse, limitée dans le temps, est assortie de conditions strictes pour les laboratoires producteurs.
Une mesure inédite
Treize laboratoires produisent actuellement de l’amoxicilline pour le territoire français. En échange de cette augmentation de prix, ils devront s’engager à répondre à des objectifs de production accrus, définis au cas par cas par les autorités de santé. L’objectif principal de cette mesure est de lutter contre les pénuries qui ont touché ce médicament depuis l’automne dernier.
Le leader sur le marché tricolore de l’amoxicilline, le laboratoire Biogaran, a déjà accepté cet accord. Pour respecter les termes de la convention, Biogaran devra produire treize millions de boîtes d’amoxicilline pendant la période hivernale. En cas de non-respect des objectifs d’approvisionnement, le gouvernement exigera un remboursement.
Causes des pénuries
Plusieurs facteurs ont contribué aux pénuries d’amoxicilline en France. La forte demande pendant l’hiver dernier en raison d’une augmentation des maladies a exercé une pression sur l’approvisionnement. De plus, l’inflation a entraîné des tensions sur toute la chaîne de production, depuis les matériaux d’emballage jusqu’à la fabrication des principes actifs. La pénurie a perduré pendant des semaines à la fin de 2022 et au début de 2023, ce qui a mis en lumière des « difficultés résiduelles » selon Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).
Une solution préventive
Le gouvernement a mis en place cette mesure pour éviter de voir se reproduire ces pénuries pendant l’hiver prochain. Cependant, Biogaran déplore que l’augmentation de prix ne soit pas permanente et qu’elle intervienne un peu tard dans l’année. Selon le responsable des Affaires publiques du laboratoire, les plannings de production sont déjà établis lorsque cet accord est mis en place en juillet pour l’hiver.
Il est important de noter que l’augmentation du « prix fabricant hors taxe » n’aura quasiment pas d’effet au comptoir des pharmacies. Étant donné que l’antibiotique est pris en charge à hauteur de 65 % par l’Assurance maladie et soumis au tiers payant généralisé, la grande majorité des patients ne la ressentiront pas, selon Philippe Besset.











