Dans une quête désespérée pour devenir chirurgienne-dentiste, une étudiante française âgée de 25 ans, a vu son rêve se transformer en cauchemar après avoir investi 60 000 euros dans une école dentaire en Belgique et à Malte. Elle s’est confiée auprès des journalistes du Figaro.
Après avoir connu deux échecs en Paces et un refus en Roumanie, la jeune femme a été séduite par une offre apparemment irrésistible : « Nouveau cursus Belgique / Malte pour devenir chirurgien-dentiste ». La proposition, envoyée par E. France en septembre 2019, promettait un « diplôme reconnu en France et dans toute l’Union européenne » à l’issue d’un master en odontologie. Elle décida de se lancer dans cette aventure.
Cependant, dès le début de son cursus, l’étudiante fut confrontée à des désillusions majeures. À Mouscron, en Belgique, où les cours auraient dû commencer en septembre 2019, rien n’était prêt. Les leçons se déroulaient temporairement dans la salle de conférence d’un hôtel, séparées par des bâches.
Une fois à Malte en septembre 2020, l’étudiante réalisa que les installations de l’école n’étaient pas prêtes à accueillir les étudiants. Il n’y avait pas de matériel pédagogique, de bureaux ni même de chaises. Les cours étaient dispensés de manière irrégulière en visioconférence, en italien, ce qui compliqua davantage la situation. Les travaux pratiques étaient rares, avec seulement quatre sessions au deuxième semestre.
La vérité éclata en février 2021 lorsque l’autorité maltaise en charge de l’éducation (MFHEA) révéla que l’UCM n’était pas autorisée à proposer un programme équivalent à un « Doctor in Dentistry ». La formation ne permettait pas d’exercer en Malte, dans l’Union européenne ou d’obtenir une reconnaissance automatique du diplôme.
Ce que la jeune femme ignorait, c’est que le fondateur d’Europe Ed., était déjà connu dans le milieu de l’enseignement supérieur et des ordres des professions de santé pour exploiter les failles de la législation européenne. Ses activités avaient commencé en 2012 en France, où il avait ouvert une antenne de l’université portugaise Fernando-Pessoa pour dispenser des cours de médecine dentaire. Cette initiative avait été condamnée par les tribunaux et avait finalement été fermée.
Heureusement pour l’étudiante française, son cauchemar s’est terminé lorsqu’elle a trouvé une équivalence dans une école à Chypre. Elle aura tout de même dépensé plus de 60 000 euros, y compris les frais de déplacement, les emprunts bancaires, les loyers et l’alimentation.
Actuellement, plusieurs étudiants envisageraient de porter plainte pour tromperie commerciale.
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