Adopté dans de nombreux pays européens, le Nutri-Score, étiquetage nutritionnel simplifié figurant sur les emballages alimentaires, fait peau neuve. Un arrêté du 14 mars 2025 acte une refonte en profondeur de sa méthode de calcul. Objectif : mieux informer les consommateurs tout en incitant les industriels à améliorer la qualité nutritionnelle de leurs produits. Zoom sur les principaux changements et ce qu’ils impliquent pour les professionnels comme pour les patients.
Un outil au service de la prévention nutritionnelle
Le Nutri-Score est un logo apposé volontairement sur le devant des emballages. Il classe les produits sur une échelle de cinq lettres, de A (meilleure qualité nutritionnelle) à E (la moins bonne), avec un code couleur allant du vert foncé au rouge.
Conçu pour aider les consommateurs à faire des choix éclairés, il constitue également un levier d’action pour la santé publique, notamment dans la lutte contre le surpoids et l’obésité. Une étude du service statistique du ministère de la Santé publiée en 2024 confirme que l’étiquetage nutritionnel est l’une des politiques les plus efficaces pour améliorer les comportements alimentaires.
Une méthode de calcul révisée et plus exigeante
Sous l’impulsion d’un comité scientifique composé d’experts en nutrition, la méthode de calcul du Nutri-Score a été revue pour s’adapter aux dernières données scientifiques et aux attentes des pays participants. Les modifications portent sur des catégories alimentaires spécifiques :
> Huiles végétales : les huiles riches en acides gras insaturés comme l’huile d’olive, de colza ou de noix obtiennent désormais une note B, contre C auparavant.
> Poissons gras : les sardines ou maquereaux, riches en oméga-3, sont mieux valorisés. Féculents : le système différencie les féculents complets (pain ou riz complet) des versions raffinées, moins favorables sur le plan nutritionnel.
> Produits salés ou sucrés : la grille devient plus stricte pour les snacks, biscuits, plats préparés ou céréales trop sucrées.
> Boissons :
- L’eau reste la seule boisson notée A,
- Les boissons faiblement sucrées progressent,
- Les boissons contenant des édulcorants sont désormais classées entre C et E, au lieu de B.
Lait, boissons végétales, yaourts à boire : désormais évalués selon l’algorithme des boissons, pour une comparaison plus cohérente.
Un déploiement progressif jusqu’en 2027
Les industriels déjà engagés dans la démarche disposent d’un délai de deux ans, jusqu’en mars 2027, pour mettre à jour leurs emballages selon le nouveau calcul Nutri-Score.
Afin de faciliter la transition, un encadré « Nouveau calcul » pourra apparaître temporairement à côté du logo, pour signaler aux consommateurs qu’ils consultent une notation conforme aux nouvelles règles.
Quels impacts pour les patients… et les professionnels de santé ?
Pour les patients, ces évolutions vont renforcer la lisibilité des étiquettes et leur permettre de mieux comparer les produits. Cela peut avoir un impact direct sur leurs choix alimentaires quotidiens, notamment dans les familles ou chez les personnes à risque (diabète, pathologies cardiovasculaires, obésité…).
Pour les chirurgiens-dentistes et autres professionnels de santé, cette réforme du Nutri-Score constitue un outil supplémentaire de prévention, en particulier pour sensibiliser les patients à la réduction des produits sucrés et ultra-transformés, souvent impliqués dans la progression des pathologies bucco-dentaires.











