Popularisé sur les réseaux sociaux asiatiques, le tatouage dentaire suscite autant de curiosité que de prudence. En Chine, certaines cliniques proposent des couronnes personnalisées ornées de symboles ou de chiffres. Une pratique à la frontière de la fantaisie esthétique et de la santé bucco-dentaire.
Une mode venue de Chine amplifiée par les réseaux sociaux
Selon la RTBF, des cliniques chinoises proposent désormais des couronnes imprimées en 3D ornées de motifs personnalisés.
L’objectif est purement esthétique : afficher sur ses dents les initiales d’un proche, un chiffre porte-bonheur ou un symbole de réussite. Certains établissements offrent même cette prestation pour attirer une clientèle jeune et visible sur les plateformes sociales.
สักผิวไม่ว้าวแล้ว! วัยรุ่นจีนเริ่มเบื่อรอยสักบนผิวหนัง หันมาให้ความสนใจกับการ ‘สักฟัน’ แทน เทรนด์ใหม่สุดฮิตที่กำลังได้รับความนิยมในหมู่คนรุ่นใหม่ pic.twitter.com/Nle8rEFA9x
— Khaosodonline (@KhaosodOnline) September 22, 2025
Si le procédé n’implique pas de gravure ou d’intervention sur la dent naturelle, il n’en demeure pas moins un acte prothétique détourné de sa finalité clinique.
Une démarche sans bénéfice médical, aux risques réels
Du point de vue des praticiens, cette pratique est loin d’être anodine.
Modifier la surface d’une couronne pour y apposer un motif peut altérer sa résistance mécanique, favoriser la rétention de plaque et accélérer l’usure du matériau.
Les encres ou pigments employés, lorsqu’ils ne répondent pas aux standards médicaux, peuvent également provoquer des réactions allergiques.
À ce jour, aucune complication grave n’aurait été rapportée, mais les sociétés savantes rappellent que tout dispositif inséré en bouche doit respecter les exigences de biocompatibilité et de sécurité.
Un symptôme de la personnalisation extrême du sourire
L’engouement pour le tatouage dentaire s’inscrit dans un mouvement plus large de customisation du sourire, qui voit se multiplier les demandes de facettes ultra-blanches, de bijoux dentaires ou de prothèses colorées.
Pour les professionnels, ces tendances témoignent d’une évolution des attentes esthétiques, mais aussi d’un risque de dérive commerciale où l’image supplante la santé.
Face à ces phénomènes, la pédagogie du chirurgien-dentiste reste essentielle : expliquer les limites, rappeler les règles de biocompatibilité et préserver la fonction avant l’apparence.
Le tatouage dentaire relève davantage de la culture visuelle et des réseaux sociaux que de la dentisterie.
Il rappelle la nécessité, pour la profession, de surveiller l’émergence de tendances virales susceptibles de banaliser des pratiques potentiellement risquées.











