Le SAMU-Centre 15 est confronté depuis plusieurs années à une augmentation d’appels relatifs aux soins dentaires, notamment les dimanches et jours fériés. Un nombre élevé de patients souhaite une prise en charge immédiate. Ils sont systématiquement orientés vers le chirurgien-dentiste de garde qui peut alors se retrouver en difficulté pour assurer son activité dans de bonnes conditions, du fait du nombre de patients à prendre en charge. Certains territoires peuvent aussi connaître un déficit de cabinets dentaires ce qui ajoute aux difficultés d’accès aux soins.
La régulation dentaire assurée par des chirurgiens-dentistes aux SAMU-Centre 15 (Deux-Sèvres et Gironde)
Ce dispositif de régulation dentaire s’inscrit dans le cadre de l’article 51 de la loi de financement de la sécurité sociale de 2018, relative à l’expérimentation de nouvelles organisations en santé reposant sur des modes de financement inédits. En concertation avec la profession des chirurgiens-dentistes et au regard des éléments du cadrage national, l’ARS Nouvelle-Aquitaine a retenu les départements des Deux-Sèvres et de la Gironde pour l’expérimenter. Un financement national est prévu pour la rémunération des chirurgiens-dentistes régulateurs qui seront formés à la régulation et aux outils métiers (logiciel de régulation médicale du SAMU – Centre 15).
La mise en place d’une expérimentation en régulation dentaire aux SAMU-Centres 15 des Deux-Sèvres (effective depuis début mai) et de Gironde (effective depuis début juin) améliore significativement le dispositif de permanence des soins dentaires, grâce à la présence de chirurgiens-dentistes régulateurs qui répondent aux appels. En effet, les deux SAMU-Centre 15 bénéficient de leur expertise dans l’évaluation de la situation, et la priorisation des patients en fonction du degré d’urgence. Cette expérimentation sera menée pendant une période de deux ans.
Une dizaine de chirurgiens-dentistes dans chaque SAMU-Centre 15 assure la fonction de régulation dans chaque département. L’objectif est de garantir une fréquence de régulation assez régulière (entre 2 et 3 mois), et faciliter ainsi l’appropriation des missions spécifiques liées à la régulation.
Des retours d’expérience positifs de l’expérimentation de la régulation dentaire
Les premiers retours d’expérience sont positifs, la présence de chirurgiens-dentistes est une ressource précieuse pour les assistants de régulation médicale et les médecins régulateurs. La patient peut bénéficier de conseils avisés de professionnels, d’une orientation adaptée mais aussi, si nécessaire, de prescriptions à distance avec transmission de l’ordonnance à la pharmacie de garde. Le dispositif améliore aussi significativement le travail des chirurgiens-dentistes de garde qui peuvent ainsi se concentrer sur la prise en charge des patients nécessitant des soins urgents.
Le dispositif de régulation dentaire est complémentaire des projets menés sur les urgences et les soins non-programmés, notamment le service d’accès aux soins (SAS) dont les SAMU-Centre 15 sont les pivots.
En fonction de l’évaluation du dispositif et des résultats obtenus dans les Deux-Sèvres et en Gironde, l’extension de la régulation dentaire à d’autres départements pourra être envisagée.
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