Face au fléau invisible de la soumission chimique, les chirurgiens-dentistes ont un rôle à jouer dans la détection des violences et l’accompagnement des victimes. Le Syndicat des femmes chirurgiens-dentistes (SFCD) rappelle l’importance de la formation et de la mobilisation pour faire des praticiens des acteurs de premier plan dans cette lutte.
L’affaire Gisèle Pélicot, récemment jugée, a jeté une lumière crue sur les réalités traumatiques des violences accompagnées de soumission chimique. Si les agresseurs ont été condamnés, les séquelles physiques et psychologiques des victimes demeurent, tout comme la nécessité d’une mobilisation collective pour identifier et soutenir ces personnes. Dans cette dynamique, les chirurgiens-dentistes a son rôle à jouer.
La soumission chimique, consistant à administrer à une victime des substances psychoactives à son insu pour faciliter une agression, laisse souvent des traces subtiles mais identifiables. Parmi ces indices, les professionnels de santé bucco-dentaire peuvent repérer :
- Les effets secondaires des médicaments, tels que la sécheresse buccale ou des lésions des muqueuses ;
- Des lésions dentaires ou gingivales provoquées par un traumatisme inconscient ;
- Une détérioration générale de la santé bucco-dentaire due à la consommation répétée de substances psychoactives.
Cependant, ces signes ne peuvent être correctement interprétés que si les chirurgiens-dentistes sont formés à reconnaître les indices de violences et à poser les bonnes questions dans un cadre éthique et bienveillant.
Créé en 1935, le SFCD (Syndicat des femmes chirurgiens-dentistes) est un acteur engagé dans la profession. Il milite activement pour que les chirurgiens-dentistes soient outillés afin de contribuer efficacement à la lutte contre les violences. À travers des programmes de formation spécialisés, le syndicat sensibilise les praticiens à :
- Identifier les signes précoces de violences ;
- Accueillir et écouter les victimes avec empathie et confidentialité ;
- Orienter les patients vers les structures de prise en charge adaptées.
Le SFCD va encore plus loin en offrant un soutien financier pour la prise en charge des séquelles bucco-dentaires des victimes. Cette démarche souligne l’importance de la reconstruction physique comme un premier pas vers la guérison psychologique.
En savoir plus : https://sfcd.fr/
