L’alcool est aujourd’hui au cœur des recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS). Dans un guide récent destiné aux professionnels de la santé agissant en premier recours, la HAS insiste sur la nécessité d’aborder la consommation d’alcool comme un enjeu majeur de santé publique. L’objectif est clair : offrir à chaque individu une information pertinente, un repérage précoce des comportements à risque, et un accompagnement sur mesure pour réduire les dangers liés à l’alcool.
La France fait face à une réalité préoccupante : l’alcool est la substance psychoactive la plus consommée, impliquée dans une part importante des hospitalisations et des décès évitables. Plus alarmant encore, près de la moitié des jeunes de 17 ans s’adonnent à l’« alcoolisation ponctuelle importante », aussi connue sous le nom de binge drinking. Les conséquences sont multiples et peuvent affecter toutes les sphères de l’existence : santé physique et mentale, relations affectives et sociales, réussite professionnelle, et obligations légales.
Malgré ces statistiques alarmantes, le repérage de la consommation d’alcool et de ses complications reste largement insuffisant dans notre système de santé. Beaucoup de professionnels hésitent encore à aborder la question, la considérant légitime seulement dans les cas d’addiction avérée. Cette hésitation est renforcée par des résistances sociales et culturelles qui perçoivent l’alcool comme une part incontournable de notre patrimoine.
Pour contrer cette tendance, la HAS équipe les professionnels de la santé avec un arsenal d’outils et de fiches pratiques pour un repérage systématique et un accompagnement personnalisé des patients. Que ce soit le médecin généraliste, le chirurgien-dentiste, le pharmacien, ou encore le psychologue, chaque professionnel est encouragé à ouvrir le dialogue avec ses patients sur leur consommation d’alcool, sans dramatiser ni minimiser les effets recherchés, et en respectant les besoins et les priorités de chacun.
L’accompagnement proposé vise à coconstruire avec le patient des stratégies adaptées à ses objectifs personnels. Il peut s’agir de travailler sur les motivations internes, les habitudes de consommation, la gestion du stress et des émotions, ou de trouver des alternatives à l’alcool. La HAS souligne également l’importance de la réduction des risques et des dommages, comme l’initiative de nommer un « capitaine de soirée » pour assurer la sécurité des retours après une consommation d’alcool.
Les professionnels ne sont pas seuls dans cette démarche. Ils font partie d’un réseau de partenaires diversifiés, incluant des spécialistes en addictologie, des associations, et des non-professionnels, chacun apportant sa pierre à l’édifice de la prévention et de l’accompagnement en matière d’alcool.
La HAS poursuit son engagement dans la lutte contre les risques associés à l’alcool, avec des publications futures axées sur les femmes et les jeunes, témoignant de son engagement à long terme pour la santé et la qualité de vie de tous les Français.
Pour en savoir plus :
– Lire le communiqué de presse de la HAS en ligne
– Consulter le guide et les outils
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