Dans une initiative visant à réconcilier l’impératif de précision diagnostique avec la minimisation des risques liés aux rayonnements, l’Association dentaire américaine (ADA) a récemment mis à jour ses recommandations concernant les pratiques d’imagerie dentaire. Au cœur de ces nouvelles directives, publiées dans le Journal of the American Dental Association le 1er février 2024, se trouve une réévaluation de l’utilisation des tabliers de plomb et des colliers thyroïdiens lors des radiographies dentaires.
S’appuyant sur une revue systématique de la littérature pertinente et des orientations réglementaires depuis 2010, le conseil des affaires scientifiques de l’ADA a analysé 95 documents clés, y compris des lignes directrices organisationnelles et des examens systématiques. Cette étude approfondie a abouti à une série de recommandations visant à optimiser la radioprotection et à réduire l’exposition aux rayonnements sans compromettre la qualité des soins.
Principales recommandations :
- Abandon des protections traditionnelles : Les experts recommandent de ne plus utiliser systématiquement les tabliers de plomb et les colliers thyroïdiens. Ils ont observé que ces équipements peuvent diminuer la qualité des images radiographiques et nécessiter des expositions répétées.
- Utilisation judicieuse des radiographies : Les radiographies dentaires doivent être réalisées en fonction de besoins diagnostiques clairement établis, contribuant ainsi de manière significative à l’amélioration des résultats cliniques. L’exploitation des images précédentes est encouragée pour éviter toute exposition inutile.
- Adoption de l’imagerie numérique : Le passage au film radiographique numérique est préconisé pour sa capacité à générer des images de haute qualité avec une dose de rayonnement inférieure à celle du film conventionnel.
- Techniques de balayage précises : La restriction de la taille du faisceau à la zone d’intérêt et un positionnement adéquat du patient sont cruciaux pour optimiser la qualité de l’image tout en minimisant l’exposition.
- Usage prudent du CBCT : L’utilisation de la tomographie volumique à faisceau conique (CBCT) doit être limitée aux cas où d’autres modalités d’imagerie, moins exposantes, ne suffisent pas à fournir les informations diagnostiques nécessaires.
Ces nouvelles recommandations soulignent l’importance d’une approche centrée sur le patient, privilégiant la valeur diagnostique tout en minimisant les risques associés aux rayonnements.
Vous devez être connecté pour laisser un commentaire. Connectez-vous !