Mme Alexandra Borchio Fontimp, sénatrice des Alpes-Maritimes membre du groupe Les Républicains, a alerté le ministre de la santé et de la prévention sur la multiplication des chirurgiens-dentistes généralistes qui s’installent comme chirurgiens-dentistes spécialistes pratiquant l’orthodontie exclusivement. Cette pratique crée une injustice que selon elle, le législateur ne peut tolérer, car les diplômés de ces écoles privées ne bénéficient pas de la même formation que les spécialistes, qui ont effectué leur internat après une formation théorique et clinique.
En effet, les chirurgiens-dentistes spécialistes qualifiés en orthopédie dento-faciale ont suivi des études de santé (PACES), réussi le concours de l’internat et effectué trois années supplémentaires à temps plein pour être inscrits au tableau de l’ordre en tant que spécialistes. Ils n’ont plus le droit d’exercer la dentisterie générale, mais seulement de pratiquer l’orthodontie. Selon l’élue, les cursus de formation des écoles d’orthodontie privées ne peuvent pas offrir un tel niveau de formation.
Mme Borchio Fontimp souligne également que l’augmentation du nombre de centres de santé dentaire constatée ces dernières années est un enjeu crucial pour la sécurité sanitaire des patients. Dans une question écrite déposée en juillet 2022, elle avait déjà alerté le gouvernement à ce sujet, mais n’a pas reçu de réponse.
Les solutions proposées pour remédier à cette situation sont multiples. Tout d’abord, le conseil national de l’ordre des chirurgiens-dentistes préconise d’interdire aux praticiens ayant effectué ces formations privées de préciser sur leur plaque qu’ils sont spécialistes et exclusifs.
En outre, il lui apparaît opportun de mettre en place pour tous les spécialistes l’obligation de préciser la nature de leur diplôme afin d’accroître la transparence et d’instaurer un barème de remboursement différent entre spécialistes d’orthodontie et chirurgiens-dentistes généralistes qui ont suivi une formation privée.
Enfin, améliorer le contrôle de ces écoles est primordial. Les écoles d’orthodontie privées sont présentes sur l’ensemble du territoire français, mais il est difficile de garantir que l’enseignement annoncé sur les plaquettes de publicité est toujours dispensé. En plus de garantir de meilleurs soins aux Français, les propositions avancées permettraient de réaliser des économies, car les praticiens moins bien formés mettent plus de temps à traiter les patients, ce qui entraîne davantage de coûts pour la sécurité sociale.
Mme Borchio Fontimp demande donc au ministre de la santé et de la prévention de prendre position sur ces propositions afin de mettre fin à cette situation.