Selon les données récemment publiées par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), la démographie des chirurgiens-dentistes au 1er janvier 2023 a connu des changements significatifs. Ces données, issues du Répertoire partagé des professionnels de santé (RPPS) ou du répertoire Adeli, sont accessibles via un applicatif dédié. Le panorama des chirurgiens-dentistes français décrit par la Drees montre une profession marquée par des évolutions notables : une augmentation des effectifs, une tendance croissante vers le salariat, un rajeunissement, et une féminisation continue.
Une augmentation significative des effectifs
Au 1er janvier 2023, 45.249 chirurgiens-dentistes étaient en activité en France (+200 par rapport à 2022). Depuis 2013, la France a vu une hausse de près de 10 % du nombre de praticiens. Cette croissance, particulièrement observée au cours des cinq dernières années, est due à la fois à une augmentation du numerus clausus et à l’arrivée de praticiens diplômés, tant français qu’étrangers, d’autres pays d’Europe. Rappelons plus de la moitié des primo-inscrits en 2022 ont obtenu leur diplôme à l’étranger, avec l’Espagne, le Portugal et la Roumanie en tête de liste.
Rajeunissement et féminisation marqués
La moyenne d’âge des chirurgiens-dentistes a diminué de trois ans, s’établissant à 45,3 ans (42,6 ans pour les femmes et 47,9 ans pour les hommes). Cette tendance au rajeunissement est particulièrement visible chez les salariés hors hôpital, qui affichent une moyenne d’âge de 40,6 ans. Parallèlement, la profession se féminise : les femmes, qui représentaient 40 % des effectifs en 2013, sont désormais près de la moitié.
Le salariat en pleine ascension
Bien que le nombre de praticiens libéraux soit resté pratiquement stable, la proportion de ceux qui exercent en salariat a nettement augmenté. Les centres de santé dentaires ont connu un essor, résultant en une hausse de 48 % des effectifs salariés depuis 2013. Les salariés hors hôpital représentent maintenant 15 % de la profession, comparativement à seulement 8,6 % il y a dix ans.
L’exercice en société prend le dessus
L’évolution du mode d’exercice est également frappante : l’exercice en société a augmenté de 56 % au cours de la dernière décennie, surpassant le cabinet individuel et l’exercice en groupe.
Une répartition géographique stable, mais des densités contrastées
La région Île-de-France demeure la plus dotée en chirurgiens-dentistes, avec un effectif de 9 953 praticiens. Elle est suivie de près par l’Auvergne-Rhône-Alpes, qui en compte 5 348, et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur avec 4 801 professionnels. Sur la décennie écoulée, de 2013 à 2023, la répartition géographique des chirurgiens-dentistes n’a guère connu de grandes variations.
La densité moyenne sur le territoire s’est toutefois améliorée, passant de 62,2 praticiens pour 100 000 habitants à 66,7 en 2023. La moitié sud de la France se distingue particulièrement, avec une densité qui dépasse les 70 chirurgiens-dentistes pour 100 000 habitants. Cette densité atteint des sommets en PACA avec 93,4 pour 100 000, suivie de l’Occitanie (76,3) et de la Corse (71,3).
À l’inverse, dans la moitié nord du pays, bien que la région Île-de-France dispose d’une densité notable de 80,7 chirurgiens-dentistes pour 100 000 habitants, d’autres régions comme le Grand Est et la Bretagne présentent des densités de 67,9 et 63 respectivement. Notons cependant que certaines régions autour du bassin parisien, telles que la Normandie et le Centre Val-de-Loire, sont moins bien dotées avec des densités de 44,7 et 45 chirurgiens-dentistes pour 100 000 habitants respectivement.
