Des chercheurs de la Queen’s university à Belfast ont étudié le lien entre les problèmes de santé bucco-dentaire et le risque de nombreux cancers gastro-intestinaux, comme les cancers du foie, du colon, du rectum et du pancréas.
Le Dr Haydée WT Jordão, qui a dirigé cette étude, explique s’être intéressé aux incidences d’une mauvaise santé bucco-dentaire sur les cancers gastro-intestinaux.
Ce sont au total 469 000 personnes au Royaume-Uni, qui se sont portées volontaires pour participer à cette étude. Durant plusieurs années, elles ont déclaré tous leurs problèmes de santé bucco-dentaires, tels que des gencives douloureuses, des ulcères de la bouche ou encore des dents manquantes.
Sur les 469 628 participants, 4 069 ont développé un cancer gastro-intestinal au cours des six années de suivi (en moyenne). Dans 13% de ces cas, les patients ont signalé une mauvaise santé bucco-dentaire, le plus souvent des femmes, des jeunes, vivant dans des zones socio-économiques défavorisées et consommant moins de deux portions de fruits et légumes par jour.
« Il existe des preuves contradictoires sur le lien entre une mauvaise santé bucco-dentaire et des types spécifiques de cancers gastro-intestinaux » a déclaré le Dr Haydée WT Jordão dans un communiqué de presse. Mais il semblerait que le lien soit plus significatif sur le carcinone hépatocellulaire, la forme la plus courante du cancer du foie.
En cause, le rôle potentiel du microbiome oral et intestinal dans le développement de la maladie. « Lorsque le foie est affecté par des maladies telles que l’hépatite, la cirrhose ou le cancer, sa fonction décline et les bactéries survivent plus longtemps et causent plus de dommages. Une bactérie, Fusobacterium nucleatum, prend sa source dans la cavité buccale, mais son rôle dans le cancer du foie n’est pas encore clair. Des études supplémentaires sur le microbiome et le cancer du foie sont donc justifiées. » explique le Dr Haydée WT Jordão
Une autre théorie suggère que les patients avec un grand nombre de dents manquantes, modifieraient leur régime alimentaire en consommant davantage d’aliments mous, potentiellement moins nutritifs, ce qui favoriserait le risque de cancer du foie.
Rappelons que le cancer du foie fait près de 60 000 victimes par an au sein de l’Union européenne. Le taux de survie à 5 ans de la maladie, en Europe, n’est que de 11% et environ 9 cas sur 10 concernent des personnes âgées de plus de 55 ans. On estime que près de la moitié des cas de cancer du foie peuvent être prévenus, les facteurs de risque étant souvent liés au mode de vie, tels que le surpoids ou l’obésité, le tabagisme et la consommation d’alcool.
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Source : Communiqué de la Queen‘s Université Belfast – Juin 2019
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