Depuis les années 2010, la création de services d’odontologie dans les hôpitaux de proximité a démontré son efficacité. Soutenue par l’institution ordinale, cette initiative répond à des besoins croissants en soins bucco-dentaires, notamment dans les zones sous-dotées, tout en offrant aux étudiants des terrains de stage essentiels pour leur formation.
Depuis plus d’une décennie, l’institution ordinale soutient activement la création de services d’odontologie dans les hôpitaux qui en étaient dépourvus. À ce jour, plus d’une dizaine de ces services ont vu le jour, apportant une réponse concrète aux problématiques d’accès aux soins. Ces unités ne se contentent pas de soigner, elles jouent aussi un rôle crucial en tant que structures hospitalo-universitaires parrainées par des Unités de Formation et de Recherche (UFR), permettant aux étudiants de suivre leur cursus hospitalier sous la supervision d’équipes d’enseignants qualifiés.
La création récente de six nouveaux départements ou UFR d’odontologie est un signal fort de cette dynamique. Soutenus par les Agences Régionales de Santé (ARS) et les financeurs régionaux ou locaux, ces nouveaux départements préparent activement les prochaines rentrées hospitalières en nouant des partenariats avec plusieurs hôpitaux, et pas seulement avec les Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) de leurs villes d’implantation.
Philippe Pommarède, président du Conseil national, a récemment plaidé pour l’extension de cette dynamique aux hôpitaux de proximité. L’objectif est clair : créer des services ou, à défaut, des fauteuils de chirurgie dentaire dans les zones sous-dotées. Cette initiative vise à répondre non seulement aux besoins urgents en soins, mais aussi à fournir des soins de ville continus.
Le Code de déontologie permet aux chirurgiens-dentistes d’exercer sur des sites distincts de leur cabinet principal. Cela offre une flexibilité précieuse, permettant aux praticiens de s’impliquer dans les hôpitaux de proximité à titre d’activité complémentaire ou principale. La mise à disposition de plateaux techniques mutualisés entre plusieurs praticiens, organisés selon un planning préétabli, est une solution pragmatique pour optimiser les ressources et répondre aux besoins locaux.
La rencontre avec la Fédération hospitalière de France (FHF) a montré une écoute attentive aux propositions du Conseil national. Cette collaboration pourrait faciliter la mise en œuvre de solutions concrètes, qu’il s’agisse de créer des services d’odontologie ou d’installer des fauteuils dans les hôpitaux de proximité. Le partage des données géographiques sur l’implantation des chirurgiens-dentistes et les zones sous-dotées avec la FHF est un premier pas vers des accords nationaux bénéfiques.
La création de terrains de stage pour les étudiants de sixième année est un autre aspect crucial de ce projet. Offrir aux futurs chirurgiens-dentistes des stages en milieu rural ou semi-rural contribue non seulement à leur formation, mais aussi à les inciter à s’installer durablement dans ces zones. Des exemples de succès, comme ceux du Havre et du Mans, montrent que ces initiatives peuvent renforcer le maillage territorial des soins bucco-dentaires.
Depuis l’inauguration de l’antenne délocalisée d’une UFR à Dijon en 2008, de nombreuses autres villes ont suivi : Rouen, Le Havre, Amiens, Besançon, Boulogne-sur-Mer, Caen, Grenoble, Le Mans, Metz-Thionville, Orléans, Poitiers et Tour. Récemment, des nouvelles antennes ont vu le jour ou sont en cours de création, notamment à Cherbourg. Capitaliser sur ces réussites est essentiel pour étendre ce modèle aux hôpitaux de proximité dans tout le territoire.
