La communauté médicale du Lot est en deuil après le tragique suicide d’un jeune dentiste de 30 ans. Le mercredi 6 septembre, dans le cabinet médical qu’il partageait avec trois autres dentistes à Cahors, le praticien a mis fin à ses jours, laissant derrière lui une lettre poignante évoquant des « conditions de travail difficiles » et une « pression » insoutenable.
Le phénomène de burn-out, bien connu dans de nombreux secteurs professionnels, semble également toucher de plein fouet le monde médical. Les médecins, malgré un revenu souvent confortable, sont confrontés à une pression croissante, en particulier dans les zones dites « sous-médicalisées ». Dans ces régions, l’accès aux soins devient un défi, avec des plannings de rendez-vous complets pendant des mois.
Stéphanie Bénézet, présidente de l’ordre des chirurgiens-dentistes du Lot, a exprimé son inquiétude face à cette situation. « Chaque jour, nous refusons des patients par manque de temps. Ils deviennent agressifs, et nous pouvons les comprendre », a-t-elle déclaré. Elle a également souligné le besoin urgent d’alerter l’Agence Régionale de Santé (ARS) sur ces conditions de travail tendues.
Le Dr Antonin Hennequin (1), un autre chirurgien-dentiste du Lot, a également partagé ses préoccupations. « Nous avons des plannings qui sont pleins à six mois. Comment voulez-vous gérer les urgences ? », s’interroge-t-il. Il décrit une routine épuisante où les dentistes commencent tôt, finissent tard et travaillent même pendant leur pause déjeuner.
La question des « déserts médicaux » est devenue un problème majeur en France. De nombreux cabinets ferment leurs portes faute de repreneurs, en grande partie à cause des restrictions du numerus clausus dans les facultés de médecine. Cette situation a conduit à une pénurie de médecins dans certaines régions, obligeant les patients à attendre des mois pour un simple rendez-vous.
Ce tragique incident soulève des questions cruciales sur le bien-être des professionnels de santé en France. Il est impératif d’aborder ces problèmes de front pour garantir non seulement la santé mentale des médecins mais aussi l’accès aux soins pour tous les citoyens.

Si vous ou quelqu’un que vous connaissez éprouvez des pensées suicidaires, veuillez contacter un professionnel de santé ou le numéro national de prévention du suicide, le 3114.
(1) Source : Sud Radio











